La commune se chauffera avec son propre bois

Coudray va installer un réseau de chaleur pour cinq bâtiments collectifs. Avec quasiment 100 km de haies, ce village mayennais a de quoi faire.

Des mains portent des copeaux de bois sec

L’initiative

Coudray ? À peine neuf cents habitants à une dizaine de kilomètres de Château-Gontier (Mayenne). Avec, entre autres, une salle des fêtes, deux écoles, un restaurant scolaire et une bibliothèque. « Des installations vieillissantes, qui fonctionnent au fioul, au gaz ou à l’électricité, avec des rendements médiocres », indique le maire, Joël Gadbin.

Un exemple pour les enfants

Mais la commune possède une richesse naturelle, entretenue depuis trente-cinq ans : 99 km de haies bocagères dont 77 km exploitables. 

« Une ressource locale et disponible. Du bois avec des essences de noisetier, de merisier, etc. qu’on doit valoriser. » 

Joël Gadbin

Un bois labellisé car collecté, géré et revendu par une coopérative départementale.

La réflexion s’engage alors au sein du conseil municipal et la décision est prise d’installer une chaudière à bois déchiqueté. Mais la particularité, ici, c’est que « cette chaudière sera reliée aux cinq bâtiments par un réseau de chaleur », explique le maire. Un réseau de 290 mètres linéaire va donc être enfoui pour envoyer de l’eau chaude dans chaque bâtiment.

Bibliothèque et restaurant scolaire : deux des bâtiments concernés.
Bibliothèque et restaurant scolaire : deux des bâtiments concernés.

Les travaux devraient commencer en avril-mai pour une mise en service en septembre-octobre. « On va passer de 8 900 à 1 842 litres de fioul par an. De 44 200 à 6 200 kWh d’électricité », annonce Mickaël Rangeard, adjoint. Le gain financier estimé sur un an : « 2 500 € environ ». 

« Ce n’est pas énorme, c’est vrai, poursuit-il, mais c’est l’aspect environnemental qui compte pour nous. On va utiliser du bois local pour des bâtiments communaux. » Et « on va réduire nos consommations d’énergie, être au coeur d’une économie locale. On souhaite aussi que ce projet soit pédagogique auprès des enfants de l’école et qu’il soit un exemple en sud-Mayenne. »

Mickaël Rangeard

Coût du projet : 400 000 € hors taxes. La commune bénéficie d’un soutien financier d’environ 65 % de la Communauté de communes du Pays de Château-Gontier, du Département, de la Région, du Gal sud-Mayenne et de l’État. Mais pas de l’Ademe, « selon ses critères qui sont uniquement techniques », peste le maire. Un comble, pense-t-il, pour l’agence dédiée à l’environnement et la maîtrise de l’énergie : 

« Le bilan carbone sera positif. S’ils n’aident pas les petites communes, comment multiplier ces projets? »

Joël Gadbin

Ouest France

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