Ressource locale et accessible
L’idée de faire appel à une ressource locale et facilement mobilisable a fini de convaincre les élus. En outre, à quelques kilomètres de là, se trouve la plate-forme de bois déchiqueté de la Scic Mayenne bois énergie, à Parigné-sur Braye. C’est tout naturellement que celle-ci a été choisie pour approvisionner la collectivité en bois déchiqueté. Avec ce schéma, la commune valorise une ressource produite par des agriculteurs locaux puisqu’installées à moins de vingt kilomètres de la plate-forme.
La SCIC Mayenne en chiffres
- 2008 : création de la SCIC
- 11 plateformes sur le département
- 150 agriculteurs sociétaires fournisseurs
- 5 000 tonnes de bois par an
- 33 chaudières collectives alimentées
La haie d’abord une alliée de l’agriculteur
Témoignage de Quentin Gougeon, agriculteur à Vaiges
Entraid : Que représente la haie bocagère pour vous ?
Quentin Gougeon : Nous avons environ 8,5 km de linéaire sur l’exploitation, la haie représente d’abord un abri pour les animaux d’élevage, par rapport à la pluie, au vent, au soleil… Elle héberge aussi toute une faune dont des auxiliaires de cultures. De plus, elle ferme le territoire et délimite visuellement les parcelles. Cela donne un paysage agréable. Au-delà de son intérêt environnemental, elle est source de chauffage en produisant du bois bûche pour la consommation familiale. Maintenant, elle devient source de revenu car nous vendons du bois déchiqueté à la Scic Mayenne bois énergie. Cette logique implique de reprendre un cycle d’entretien de nos haies favorable à leur préservation.
Depuis quand livrez-vous du bois à la Scic ? Quelle quantité en moyenne par an ?
Nous vendons du bois à la Scic depuis 2016, en moyenne, 60 tonnes par an soit 180 m3.
Qu’est ce qui vous a motivé à faire partie du groupe de travail sur le label Bois bocager ?
Je me suis lancé dans l’aventure de la création du label « Haie » car le bois déchiqueté peut amener des entreprises à faire n’importe quoi sur l’exploitation des haies, sans réfléchir ni à la durabilité ni à la régénération de la haie une fois le bois prélevé.
Il faut encadrer cette exploitation et pouvoir justifier de bonnes pratiques de prélèvement du bois par un engagement sur le long terme afin de préserver les haies.
A coté de ça, j’ai beaucoup appris sur les méthodes de coupes en fonction du type d’arbres lors des différents échanges au moment de la constitution du cahier des charges.
Cet apport technique me sert aujourd’hui lors de l’exploitation de nos haies.
D’après l’article d’Entr’Aide, recueillis par Olivier Benoit