C’est un grand jour pour Emmanuel Lelièvre, président de Mayenne bois énergie. Il remet un chèque aux Cigales qui ont investi des capitaux lors de la création de son entreprise. Située dans la déchetterie de Parigné-sur-Braye, la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) Mayenne bois énergie, fabrique du bois déchiqueté pour alimenter des chaufferies.
L’activité a débuté il y a neuf ans grâce à ses fameuses Cigales. Il s’agit de citoyens solidairesqui apportent une aide financière aux entreprises engagées en faveur du développement durable ou de l’économie sociale et solidaire. Au total, Emmanuel Lelièvre a bénéficié de 16 880 €.
« Je n’avais pas assez de trésorerie. Ça m’a servi de caution bancaire ».
Explique Emmanuel Lelièvre
Mission réussie
Aujourd’hui, la SCIC s’est suffisamment développée pour apporter un premier remboursement de 4 400 €. En retrouvant une partie de leur mise, les Cigales vont pouvoir réinvestir dans d’autres projets.
« C’est vraiment une réussite : au début, on a apporté 600 € chacun. Regardez le résultat aujourd’hui ! L’entreprise rayonne »
se réjouit Yvonne Genest, la présidente de l’association régionale des Cigales
Elle a toujours cru au pouvoir « de la petite épargne citoyenne », même quand les banques leur tournaient le dos. Chacun donne ce qu’il peut une fois par mois. Ça peut être 10 €, 20 € ou plus…
« C’est ouvert à tous : certains sont ouvriers, d’autres médecins ou retraités. »
En revanche, il n’est pas certain de retrouver sa mise. « C’est un placement risqué » car des entreprises mettent la clé sous la porte quelques mois après l’avoir ouverte, précise Yvonne Genest.
« On ne fait pas ça pour l’argent, mais pour toutes les belles rencontres avec les porteurs de projet. »
Création d’un label national
Mayenne bois énergie alimente déjà une trentaine de chaufferies locales. Mais elle ne compte pas s’arrêter là. Elle travaille avec deux autres SCIC pour créer un label national certifié par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et le ministère de l’agriculture.
« Bois Bocager assure aux acheteurs que le bois qu’ils utilisent est géré durablement. L’objectif est aussi de valoriser le travail de nos agriculteurs pour l’entretien et le maintien du bocage ».
explique le directeur
Pour concrétiser ce nouveau projet, la SCIC a besoin d’une enveloppe de 15 000 €. Trois nouvelles cigales apportent d’ores et déjà 7 300 €. De plus en plus d’agriculteurs mayennais souhaitent rejoindre la coopérative pour valoriser leur bois.
« Une cinquantaine sont déjà prêts à livrer mais sont sur liste d’attente. Il n’y a pas assez de débouchés : on manque de client, pas de bois. »
Tous espèrent que la création du label permette de remplir le carnet de commandes.
Sources : Ouest-France, 28/05/2018