Cela fait maintenant 10 ans que les actions et la philosophie de ce qui est devenu en 2012 la Scic Mayenne Bois Energie se diffusent dans la Mayenne.
raconte Emmanuel Lelièvre, directeur de la société coopérative d’intérêt collectif.
Avec, au départ, des idées clairement exprimées : la biomasse comme ressource locale pour des chaufferies locales (« entendez un bassin d’un rayon de 20km »), le respect de la durabilité de la ressource, les dimensions sociale et économique du bois bocager, et l’apport d’un combustible de qualité.
Depuis, la petite Scic s’est étoffée. Elle couvre désormais la quasi-totalité de la Mayenne. L’objectif est toujours le même : développer une filière bois de chauffe structurée à partir essentiellement du bois agricole dans une dynamique de reconquête économique des haies bocagères.
Et cela fonctionne.
Dans les faits, Mayenne Bois Energie se met en relation avec des agriculteurs, fait entretenir leurs haies et le bois coupé est déchiqueté pour des chaudières de centres hospitaliers, d’écoles, de logements ou d’autres équipements collectifs.
Emmanuel LELIEVRE, gérant de Mayenne Bois Energie
Aujourd’hui, 4 200 tonnes de bois déchiqueté sont vendues pour les chaufferies et 67% proviennent des haies bocagères, Un taux qui augmente chaque année. Et les attentes sont là : 43 agriculteurs signataires de la charte Mayenne Bois Energie sont prêts à approvisionner les plateformes de séchage et de stockage. Il faut pour cela le débouché. Les réponses favorables aux appels d’offres des collectivités ne sont pas encore connues que, pour autant, et afin de pouvoir livrer la biomasse, les approvisionneurs de proximité doivent être en nombre suffisant et opérationnels dés le feu vert donné.
La Scic est donc systématiquement dans l’anticipation. Si tout se réalise, la Scic passera prochainement de 110 à 153 agriculteurs, soit 2000 tonnes supplémentaires !
Quand aux retombées économiques, la Scic les a chiffrées :
« un peu plus d’un million d’euros investis dans notre territoire mayennais depuis la création ».
Emmanuel LELIEVRE, gérant de Mayenne Bois Energie
Les approvisionneurs sont agriculteurs (en grande majorité) mais aussi des forestiers et des structures d’insertion. La fdCuma est également partie prenante notamment pour la coupe et le déchiquetage. Coté transport, la Scic s’est dotée d’un camion depuis cette année.
« Il est mutualisé avec les départements voisins ».
Emmanuel LELIEVRE, gérant de Mayenne Bois Energie
Un chauffeur à mi-temps a été recruté. Il est aussi l’intermédiaire entre la structure et ses clients La proximité et la réactivité font partie intégrante du fonctionnement de la Scic « dans un secteur devenu très concurrentiel ».
Label national
C’est grâce à ses compétences que la Scic a été choisie avec deux autres structures identiques, l’une à Lannion, l’autre dans l’Orne pour plancher sur les modalités d’un label national bois bocager, voulu par le ministère de l’Agriculture et porté par l’Association française de l’arbre champêtre (Afac- Agroforesteries).
En six mois, le travail a déjà été bien dégrossi. Le cahier des charges et un référentiel de la typologie des haies et des thermes usités selon les régions sont déjà bien avancés. De même qu’un guide des bonnes pratiques d’entretien de la haie pour accompagner les usagers. Ensuite, un outil SIG de traçabilité sera également conçu, pour permettre à chaque acteur de la filière, selon son intervention, et au grand public de connaître la traçabilité des bois.
Bref, la certification va bon train. L’objectif d’un rendu des travaux pour fin 2018 devrait être respecté. C’est du moins le souhait d’Emmanuel Lelièvre qui aura fait progresser les objectifs de la Scic de la Haute-Mayenne à la France entière.
Vincent GROSS- Agri 53
